Vorankündigung
Rudolf Duala Manga Bell Exekution
ISDN- Nummer 978-3-8423-3692-6
ca 326 Seiten.
Erscheinungsdatum voraussichtlich 15.Juli.2016.
Publication ici du Pressetext, gehalten von PortauPrince um 17Uhr anlässlich der später berüchtigten conférence
de presse au ...festival de film...
D’abord je tiens a remercier .....Pour cette occasion formidable. Cette invitation généreuse. Et ce projet
fabuleux. C’est vrai, ce
n’est pas exagéré. Mais si cela sous-entend ...
comment on dit: Trop de louanges trop de fumée... Ce n’est pas un proverbe, je viens de l’inventer à l’instant.... Ce ne veut
pas dire que ce projet ici c’est de la fumisterie ou
même une surenchérie: Parler de RDMB: parler de Rudolf
Douala Manga Bell n’est pas une surenchérie C’est du concret c’est du urgent même si c’est du passé . Je parle de moi, de mon héros. Et comment je m’y retrouve...
Mais j’aimerais à cette
occasion en pro ter pour parler de ceux qui nous sont chers ...et qui nous ont
soutenus là-bas et ici, car il faut bien faire la di érence entre là-bas et
ici. Des projets qui nous sont chers des projets menes en solitude des projets
qui font le pont - ....Mais vous voulez parler – oui, c’est évident – de Rudolf Manga Bell qui
osa s’adresser à l’empereur allemand, qui
voulait protester avec ses mots et non avec des armes et qui fut pendu par l’autorité alle- mande pendant les premiers jours de la première guerre mondiale. Je me suis permis de rappeler cette breve introduction du personnage qui
est notre héros. Pour parler du lm. Et comment nous y sommes arrivés en n.Notre
point de départ était bien évidemment- vu le groupe du producteur, vu le
scénariste, vu les cameraman et autres compositeur des sons et du sens – notre point de départ était un regard de l’extérieur du colonisateur, si je peux l’appeler comme ça – Un regard du blanc. Qui est toujours et encore la denégation du regard de l’autre, de celui qui est vu. J’avais demandé au
réalisateur –
tout au début de notre collaboration – où j’étais dans le doute, je veux dire, pendant que j’étais encore dans le
doute sur la validité du propos et la faisabilité de ma col -labo- ration – J’ai demandé alors pourquoi nous devrions travailler sur la négative... dans
un projet où on ne voyait que l’absence de Rudolf comme s’il n’existait pas, comme s’il était un fantôme...bref une absence qui m’est apparu comme un
sacrilège
– imaginez donc de faire un film sous le titre d’un fameux personnage et le héros n’apparaît jamais ! C’est inouï,
ça, surtout et surtout dans le cas où la mémoire de votre héros tombe dans l’oubli, effacé par la volonté du blanc de ne pas s’en souvenir - entre parenthèses, je veux bien comprendre, mais c’est mieux de ne pas en parler pour l’instant.
Alors je me suis demandé si c’était sérieux, j’en doutez, vous pouvez me croire, profondément et je me suis demandé si c’étais dû à un manque de pudeur ? Ou au contraire à
une marque, un signe d’honneur. (Et dans le doute je me suis demandé si ce n’aurait pas été mieux de travailler avec des écrivains
comme prince Kum’a Ndumbé, avec des réalisateurs
comme ...bref donner sa force à la création africaine) Mais on ne m’a pas laissé en paix. Et puis j’ai compris un jour, nous
avions discuté pendant des heures, et moi j’avais raconté et raconté...........J’ai parlé du goût et de la couleur de mon pays, de la langue et
de sa nourriture, des saveurs, des odeurs et l’autre là m’écoutait.
Et puis j’ai compris que chacun
mange dans son assiette.. Autrement: Quand on vient à manger avec les mains, c’est d’abord un signe de confiance. Oui, je sais le blanc, il se salit les
mains, et au lieu de manger un tout petit peu juste devant lui dans son coin de
l’assiette
il bouffe tout et pour les autres il ne reste que des
miettes. Et puis il nous fait comprendre que c’est brute.. et pourtant manger avec des mains c’est gracieux, il faut un certain style pour y parvenir, c’est pres- que aussi audacieux que de manger avec des bâtons chinois...
Alors, il vous faut retenir : il y a une petite différence
entre honte et délicatesse. Je me suis
demandé si on pouvait retourner le regard. Ce que c’est ce regard et si en n on pouvait parler du regard de l’autre côté. Alors, par exemple ici, c’est n’est pas une
foire, mais on pourrait en faire le rapprochement, le rapprochement d’avant d’antan et d’aujourd’hui Au jour d’aujourd’hui le concept d’une foire a bel et bien changé ou
non ?
Je ne voudrais pas manquer à la délicatesse à l’étiquette vous com- prenez. Si je me place dans le temps dans une foire
lointaine d’antan dans ce que le colonisateur faisait. Si j’imaginais une barre ici....
Et l’exposé regarde. Je regarde comme on me regarde ... je regarde celui qui me
regarde ...
Je sais que certains de mes potes la collaboration avec
le blanc a pris un coup depuis. Pour eux faut jamais inviter un blanc dans un
mariage traditionnel, faire venir un européen dans une cérémonie quelc’onque (des ançailles, de la circoncision etc ) parce que ils pensent s’exposer à la trahison et au ridicule..Si j peux en ajouter une autre anécdote, oui, je sais,
je parle trop... mis j’aime Freiburg, même
si j’y suis pour la première fois...j’aime la forêt Noire, c’est impressionant, la
cuisine est bonne, les saucisses et la choucroute, ah c’est alsacien, ah bon ? Mais ce que je voulais
dire :
J’ai un pote que j’ai surpris à une époque où il devait construire une ferme traditionnelle africaine en train de lire
Freud et Kant en même temps. Il voulait vite
savoir ce qui en était. Faut oser faire, vous allez me dire.
Lire Kant et Freud dans 2 semaines. Mais à quoi sert de connaître Freud pour construire une vraie ferme africaine. ? C’est du gâchis.
Comment – j’ n’ai plus du temps
?
5 Minutes ? C’est une conférence de presse et je ne peux pas parlé comme je veux ? C’est quoi ça ? Il faut que j’arrive à faire à la conclusion ? Mais je suis la conclusion, ma
chère... C’est un échange
rapide des connaissances ici, vous ne trouvez pas ? Alors la collaboration – l’échange ...
Voyez-vous - Je pense, le danger est réel qu’il n’y ait pas une vraie alterité du regard. Qu’on ne sache pas...Voyez vous, parlez à un blanc de cette situation d’exposition coloniale....Au meilleur de cas il est choqué - honteux et il va
facilement vous concéder que c’est une hon- te. Mais il ne va rien comprendre quand on lui dit que l’autre: L’africain sait qu’il est regardé. Et pour un africain il est tellement occupé à se faire exposer et gagner
quelques sous avec ce qu’il sait faire...et plongé
dans l’action et en dehors du temps pour en faire réaliser une petite parodie de ses
an- ciennes coutumes peut-être au ralenti pour remplir 8 heures avec ses
coutumes.
Je suis bien plus que conscient du danger des dommages
collatéraux quand on place les coutumes de l’Afrique dans un musée. Comme sont placés
le tangue, les insignes royaux du grand-père du prince Kum’a Ndumbé Lok Priso dans le musée de Munich, signe du le trône ainsi que le trône cadeau impérial
du sultan Njoya à l’empereur Guillaume
aujourd’hui à Berlin Dahlem, je crois. La collaboration ...forcée....Peut-être croient-ils qu’un symbole pourrait être
remplacé par un au- tre, au lieu d’être unique, retaillée reconstruite, dans
une production sérielle... indus -trielle, comme ici les acteurs, qui s’enchaînent à la va vite ... (Pause). Oui, je vous remercie aussi de m’avoir longuement écouté...