Je suis une boche.
Mon français n’est que bâti et fluide par des irrégularités.
Dur à l'entendre, insupportable et incompréhensible pour tous les artistes j’ai travaillé avec:
l'artisan serbe qui faisait des photos
(avant de tomber dans le coma provenciell du chômage, encore aujourd'hui il préfère mourir lentement dans l'agonie du RMIste -)
pour la jeune fille antillaise
le musicien portugais-angolais-français
la chercheuse italienne
le réviseur de collège Louis ou Henri…
le mannequin russe
le poète malien
la peintre sénégalaise -
je n’etais qu’une boche. Ouverte, intéressée certes, voir plus et comparée aux français de souche - j'avais au moins l’avantage de n'être qu’européen... européenne et non française
pour eux, qu'ils me fr´queutaient, si l'on peut dire cela comme ça -
j’avais l’avantage d’être née avec le complexe de culpabilité et de fasciste en même temps.
Je n’avais rien des valeurs républicaines
"Si quelqu’un te traite de fascho…il faut bien qu’il y a une raison à cela…"
en tout cas je n’était pas celle qui allait défendre les valeurs de la France. Ni de l’Europe.
Ils parlaient mieux le français que moi.
Surtout les africaines. Leur français était impéccable, quasi-académicien.
Faut pas rêver, dixit un francais, trav’, cette fois.
Faut pas rêver.