Qui ne connaît pas ces heures interminables d’attente pour récupérer les clés d’un appartement, censé d’être comme chez moi où un hôte me dit m’attendre, impatient de me montrer son quartier et son monde…
Souvent mes nouveaux copains-qui-sont-des-hôtes travaillent durs, leurs journées sont longues et tout naturellement je n’insiste pas trop pour poser mes bagages trop tôt, j’attends gentiment dans la rue pour quelqu’un m’appelle, pour quelqu’un me signale qu’un empechement de dernier minute a ralenti la venue de mon hôte et qu’un copain de lui viendra à sa place me filer clés et instructions…
Vous connaissez ces heures….? devant un immeuble…?
Censé d’être le votre, votre nouvelle vie de trois jours?..
Cette fois le gar qui se fait attendre est nommé Greg et le Rdv fixé „autour de 16heures“ était suffisamment trop tôt et suffisamment vague pour que je osait lui attribuer pas trop…….je dis quoi?… crédibilité?…
Je ne sais pas comment vous faites pour passer votre heure d’attente sur un trottoir, et de rester sage…. après une demi-heure passée, moi, j’essaie de stocker mes gens et bagages, mes enfants et mes ados dans le café le plus proche et je commande un ou deux… crêpes ou glaces… ou sodas et de temps
en temps
je me précipite devant l’immeuble qui est censé d’être mon prochain chez moi avec un mec qui ADORAIT …de ne pas venir trop tôt.
Bien sûr Greg a eu, lui aussi, un retardement.
Le café á proximité était le café d’Amélie Poulain…Vous ne le connaissez probablement pas, les cafés sur Montmartre sont innombrables, probablement à cause des heures d’attente et de la bonne vie, mais Amélie vous ne connaissez pas…les Parisiens ne vont pas au cinéma, ni mon oncle Jules, ni un ballon rouge ou un navire, ce sont des touristes qui en rêvent, qui se fabriquent leur cinéma..et Amélie, alors, c’est comme un chat noir.
C’est comme l’hôtel du Nord, vous n’aurez pas non plus une gueule d’atmosphère ni envie d’en savoir plus,
et moi, je ne suis qu’une sale boche,
et le film d’Amélie, le fabuleux destin d’Ame´lie n’est qu’une merde, il y que des touristes qu’y vont faire des photos devant ce café de …et quel parisien veut prétendre de comprendre ce que les touristes japonais voient dans Paris.
Imaginez, alors,
Greg qui obtint sur son smartphone le message „nous sommes au café d’Amélie Polaunc…
Incompréhensible…Poulain et Poulenc… Greg connaît son quarter par coeur, mails il sait quand c’est écrit d’une manière complètement incompréhensible…“à“ devient „a“ et „récupérer“ perd ses accents, le sens en change profondément……mon système d’autocorrection fonctionne mais rien n’y fait. C’est comme deux magots..mégots, j’y perd mon confiance et ma superbe de touriste boche. Depuis des années quoi- décennies! on me reproche de vouloir introduire des structures cognitives germanocratiques dans la pensée française et depuis aussi longtemps je m’efforce à reproduire des structures linguistiques de la Françafrqiue…sans effet ni résultat bien-sûr.
Une pensée malécrite n’exprime strictement rien.
J’ai beau lire Hofstadter, Wittgenstein ou …Ricoeur…. cela n’exprime RIEN.
Mégots ou Magots, Qui aujourd’hui au boulevard St Germain oserait lire un bouquin sur le néant.
J’abandonne café, mes gosses leur glace et nous nous installons de nouveau devant le bâtiment censé nous accueillir.
Rien n’y fait. Rien.
Vous voulez une photo du trottoir?
Mais maintenant on me demande :
Do spi:k Inglish ? Sans excuse pour un retardement sans explication…le service d’accueil de l’agence qui gère la bande des copains mondiaux a ostensiblement changé du collaborateur. Mon service d’autocorrection le change et écrit: collabora-tuer…
If it is better for you to express yourself, write in Inglish..
But I am a tschöman BiiiiItch and I’m waiting outside. Getting nasty now.
Je sais je suis insupportable, je vais crever devant un tribunal ou au foyer pour des aliénés et ce sera parfait pour moi,
mais ne me parlez pas sur ce temps là. Ni dans ce style.
Mon anglais à moi vous ne voulez pas connaître.
Mon hôte mon meilleur copain à cette heure devenu le fiancée de mon hôte est, on me l’écrit, toujours sans excuse, à l’intérieur et il s’appelle Antoine et il m’attend.
Je ne sais pas comment il a pu faire pour passer à co^té de mes gosses et mes bagages sur le trottoir sans nous voir.
Mais vous savez, je connais un petit hôtel à côté d’une petite librairie allemande où on vend des traductions de Heinrich Heine non sans que le libraire vous déconseille d’en acheter, car Heine, il faut le lire en allemand, mais ça c’est une toute autre histoire….